L’accompagnement en fin de vie en gériatrie est essentiel pour les patients et pour leurs proches. Cependant, il demande beaucoup d’investissement et d’efforts aux soignants, qui doivent s’impliquer au quotidien pour aider leurs patients à mieux appréhender le concept de mort.
Le lien d’attachement qui se crée peut générer une véritable souffrance chez le personnel soignant lorsque les patients décèdent. Un mécanisme de deuil semblable à celui vécu lors de la perte d’un proche se développe. Pour se préserver, les soignants doivent en avoir conscience et mettre en œuvre certaines actions de protection.
Accompagnement en fin de vie gériatrie : l’appréhension du concept de la mort
Les personnes arrivant en fin de vie perçoivent la mort de différentes manières. Leur vécu personnel, leur culture et leurs croyances, entre autres, exercent une influence sur leur conception de la mort.
Aussi, dans le cadre de l’accompagnement en fin de vie en gériatrie, la communication entre soignant et patient est importante pour parvenir à appréhender la situation de manière apaisée.
En échangeant ouvertement avec leurs patients, les soignants peuvent saisir la manière dont ils perçoivent la mort et trouver les mots pour les aider à s’apaiser.
L’accompagnement de soignants peut aider les personnes âgées en fin de vie à modifier leur perception de l’idée de la mort. La relation de confiance qui se tisse avec le soignant aide en effet le patient à exprimer ses peurs, ses doutes et ses questionnements au sujet de sa fin de vie.
Ainsi, le soignant peut lui apporter du réconfort et des réponses adaptées, apaisantes, qui l’aident à réduire son stress. Un soignant attentif à son patient peut aussi le ramener vers ses croyances et les rituels auxquels il est attaché pour l’aider à trouver la paix intérieure.
Bien sûr, le soulagement de la douleur du patient et les soins personnalisés contribuent tout autant à améliorer le bien-être du patient. Plus serein, il parvient à mieux se concentrer sur des aspects plus spirituels et émotionnels de sa fin de vie, sans être envahi par ses souffrances physiques.
Cette amélioration de la qualité de vie par l’apport de soins appropriés a donc toute son importance lors de l’accompagnement du patient en fin de vie, car elle peut aussi contribuer à faire évoluer leur perception de la mort. Réconforté et rassuré, le patient peut trouver plus facilement la paix intérieure pour faire face à la réalité de la situation et apaiser ses angoisses.
La souffrance des soignants en cas de mort en gériatrie
L’accompagnement en fin de vie en gériatrie crée inévitablement un attachement entre les patients et le personnel soignant. Un soignant peut alors avoir beaucoup de mal à vivre la perte de son patient, en raison du lien affectif qui s’est établi.
Ainsi, les soignants attachés à un patient défunt peuvent éprouver une profonde tristesse, semblable à celle ressentie lors de la perte d’un proche. Cette perte peut aussi générer de la frustration et un sentiment d’impuissance, voire de la culpabilité.
Le soignant peut se demander s’il a fait suffisamment pour accompagner la personne, pour la soulager ou pour prolonger un peu sa vie.
Soumis à un stress important au quotidien et à des journées chargées, le personnel soignant vit parfois très mal ces situations. L’épuisement physique peut alors laisser place à l’épuisement psychique. La gestion des émotions liées au décès d’un patient risque alors de s’avérer particulièrement difficile.
Aussi, pour se protéger, il est important que le personnel des établissements de gériatrie mette en place des mécanismes de défense pour se protéger et prendre soin d’eux.
Idéalement, ils devraient pouvoir s’appuyer sur des ressources internes à la structure, comme des thérapies, de l’autohypnose pour le personnel soignant, des groupes de travail.
La structure peut également instaurer une formation de gestion du stress pour le personnel soignant et de gestion des émotions.
Le soutien et la solidarité de l’équipe sont également une aide précieuse pour faire face aux situations difficiles liées à l’accompagnement des personnes en fin de vie en gériatrie.
Pour préserver leur équilibre émotionnel et éviter l’épuisement professionnel, les personnels de ces établissements doivent donc réussir à établir des limites claires entre vie professionnelle et personnelle.
Identifier et comprendre les mécanismes du deuil
Pour se préserver, les soignants doivent aussi être conscients que face au décès d’un patient, ils risquent de vivre un processus de deuil similaire à celui qui s’enclenche lors de la perte d’un être cher.
Cette situation est d’autant plus difficile à gérer que les soignants vivent des deuils successifs au sein d’une structure de gériatrie. Ils doivent en outre trouver la force et les ressources en eux-mêmes pour continuer à s’occuper des autres patients.
Aussi, pour réussir à surmonter ces épreuves et faire le deuil des patients disparus, les soignants doivent avoir conscience de l’attachement qu’ils avaient pour ces personnes. Ils doivent être à l’écoute de leurs propres émotions. Pour les aider à évacuer cette charge émotionnelle, le dialogue est important. C’est un processus essentiel du deuil.
Aussi, il est important que la structure leur permettre de bénéficier de séances de débriefing pour mettre des mots sur leurs émotions. Le soutien de l’ensemble de l’équipe, mais aussi la formation au lâcher prise, sont indispensables pour réussir à gérer ces moments difficiles et à faire son propre deuil.
Spirale formation propose un programme sur l’accompagnement des personnes âgées en fin de vie pour le personnel soignant. Ce module leur donne toutes les clés pour offrir le meilleur soutien au patient ainsi qu’à sa famille. Il leur permet également de mieux comprendre leur propre ressenti, leurs limites et les ressources sur lesquelles ils doivent s’appuyer.
L’objectif de la formation en gériatrie est donc aussi d’aider les soignants à prendre en compte leurs propres émotions face à la perte d’un patient. Il leur donne des clés pour se préserver et éviter l’épuisement professionnel.